LA CITROEN 15

 


 

La création de la "15".

La "22" disparaissait avec la fin du Salon d'Octobre 1934" A cette époque la firme CITROEN connaissait de graves difficultés financières. Ces difficultés devinrent rapidement insurmontables et Michelin prit le contrôle total de la firme CITROEN. André CITROEN déjà affaibli par la maladie et évincé de son affaire, mourut ruiné le 3 Juillet 1935.

Désormais sous la tutelle de Michelin, la Société CITROEN se lança dans la création d'un modèle plus puissant. Et en 1938 apparut la Traction avant 15 six cylindres.

A cette époque, les voitures de grande série n'excédaient pas les 11 CV fiscaux de cylindrée. Face à ces voitures, il existait de gros modèles produits par Ford avec un moteur de V8 de 21 CV, des six cylindres RENAULT dont la VIVASTELLA, la VIVASPORT et la VIVA GRAND SPORT qui avaient une cylindrée de 3,5 litres Soit 21 CV et qui furent poussées à 4 litres (25 CV fiscaux ). Ces voitures de forte puissance connaissaient un réel succès sur tous les points: lignes extérieures, confort et rapidité. Néanmoins, la firme CITROEN gérée par Michelin, jugea la mécanique de ces gros modèles trop traditionnelle: châssis classique, suspension à essieux rigides, freins mécaniques, propulsion arrière. Et c'est ainsi, que décidant de passer outre ces traditions, la Société CITROEN présenta en Avril 1938, une six cylindres Traction avant de 2867 cm3 de cylindrée: la 15. Cette voiture avait pour mission de lutter contre le prestige des super cylindrées.

Les évolutions de la «15 six ».

Au début de son existence, la 15 six était équipée de sièges tubulaires , d'une calandre peinte en noir avec deux chevrons couleur chrome dissimulés derrière. A l'avant, sur cette calandre, le sigle "15 six" recouvrait le passage de la manivelle. Il est à noter que la boite de vitesses fit l'objet d'une étude particulière pour réduire son encombrement. Ainsi, cette boite se composait de trois arbres superposés, et la dent de loup de la manivelle s'engrenait sur l'arbre intermédiaire de celle-ci. Les roues étaient munies de jantes à rayons plats, de pneus Michelin Pilote de 185 x 400 et de petits enjoliveurs coiffaient les moyeux des roues. Un embrayage à deux disques assurait la liaison entre le groupe moteur et la boite de vitesses. Les clignotants n'étaient autres que deux bras articulés (flèches) qui se trouvaient sur le haut du montant des portières. Les améliorations et modifications ne se firent guère attendre et dès 1939, l'aération du moteur assurée par des volets latéraux fut modifiée. On remplaça les volets par des fentes parallèles sur toute la longueur du capot. La CITROEN 15 était proposée à la clientèle sous deux types: une berline et une familiale. Une seule couleur: le noir.

Durant la guerre, la production automobile cessa et il fallut attendre 1946 pour voir la fabrication des 15 reprendre. On ne sortait plus qu'un seul modèle: la berline. Quant à la 15 familiale, elle ne fit son apparition sur le marché qu'en 1953.

1947 fut une date de changement pour la 15. En effet, jusqu'à cette époque, le moteur de cette voiture tournait à gauche. Pourquoi tournait-il à gauche? C'est une question qui reste sans réponse précise. Seules, quelques théories ont été avancées sans vraiment convaincre. Et en 1947, le moteur tourna à droite. La voiture prit une nouvelle désignation: la 15 six D. Les anciens modèles se virent attribuer le nom de "15 six G". Cause directe de ce changement de rotation du moteur, il fallut remodeler la boite de vitesses. D'ailleurs, les techniciens de la maison CITROEN s'étaient aperçus que la boite présentait quelques faiblesses face aux efforts fournis par le moteur. A la suite de ce remodelage, la dent de loup se trouvait placée sur l'arbre supérieur ce qui obligeait de prévoir un nouveau passage dans la calandre. Elle fut donc dotée d'un trou ovalisé, et l'on cacha la zone inutile par une paire d'ailes en forme de V surmontée du traditionnel sigle "15 six cylindres" amovible permettant le passage de la manivelle. La calandre fut alors entièrement chromée et les chevrons vinrent s'appliquer à l'extérieur A cette même époque, disparurent les barres chromées sur le haut des dossier des sièges avant. Enfin, la 15 six D abandonna les jantes à rayons plats au profit de tantes à voile plein.

En 1950, nouvelles modifications. Les pare-chocs à lames furent remplacés par d'autres plus larges et moulurés. Le refroidissement du moteur jugé faible, deux volets furent placés de part et d'autre de la calandre sur les joues d'ailes. Les sièges tubulaires laissèrent la place à des sièges "Pullmann" beaucoup plus confortables" Les enjoliveurs chromés furent modifiés." Le tableau de bord lumineux dont le fond était noir devint jaune clair. Enfin, côté moteur, l'embrayage fut remplacé par un monodisque.

Une autre grande étape dans la vie de la 15 fut l'année 1952. A cette époque fut modifié la couleur des intérieurs. Jusqu'en 1952. tous les intérieurs étaient en peluche marron, et à partir de cette date, la voiture sort avec un intérieur gris clair. Cette couleur s'accordait avec de nouveaux encadrements de vitres, un nouveau volant, des sièges et un tableau de bord gris clair. A l'extérieur, on pouvait noter le passage des essuie-glaces du haut du pare-brise sur l'auvent, ce qui limitait la course d'ouverture du pare-brise. Nouveauté encore, l'installation d'origine de la malle extérieure. La roue de secours quittait le dessous du couvercle pour aller dans le coffre. La plaque minéralogique fixée jusqu'à lors sur l'aile prit place sur le couvercle de la malle. Plus tard, lorsque le code de la route imposa deux feux rouges à l'arrière: le sigle «15 six cylindres» quitta l'aile arrière droite pour venir se fixer au dessus de la plaque minéralogique. Deux clignotants étaient montés sur l'arrière du pavillon, tandis que deux feux de position prirent place sur le montant des portières. Avec la mise en place de la malle arrière, le filtre à essence disparut du coffre pour se monter directement dans le réservoir à essence.

Avec la réapparition de la familiale en 1953, la Société CITROEN proposait trois nouvelles teintes pour la «15»: gris perle, gris fumé et bleu nuit. Mais la teinte noire resta la couleur favorite.

La «15 six H »

1954 - Cette date marque la gloire de la CITROEN 15. En effet c'est cette année là qu'elle reçut, en première mondiale, une suspension arrière hydropneumatique ou oléopneumatique Ce montage était, bien entendu, un banc d'essais pour la nouvelle voiture révolutionnaire que devait construire CITROEN: la DS 19.

Pour réaliser ce montage une pompe de pression fut montée sous le capot ainsi qu'un réservoir de Lockheed. Ce nouveau système de suspension assurait en plus d'une meilleure tenue de route, un confort incomparable en regard des autres modèles existants sur le marché. Ce système détermina une autre dénomination de la voiture qui s'appela "15 six H". Le système de suspension H ne fut appliqué que sur le modèle berline, tandis que la familiale conservait sa suspension traditionnelle.

La production de la CITROEN 15 cessa au milieu de l'année après 17 années de succès.

Les cabriolets

En série, la 15 six ne fut livrée que sous les formes de berline et de familiale. Cependant, cinq modèles cabriolets d'origines furent construits à partir de coques modifiées. Trois d'entre eux virent le jour en 1939. Deux furent réalisés pour la famille Michelin et un pour la comtesse de Portes. Les deux autres furent construits en 1946 et 1947. Il faut cependant ajouter que plusieurs autres faux cabriolets roulèrent. Ils étaient le fruit d'amateurs et étaient construits d'après un moteur de 15 et une caisse de 11 modifiée.

Une quinzaine de ces faux cabriolets auraient existé. Enfin, il convient d'ajouter que d'autres cabriolets furent construits par des carrossiers qui n'utilisaient que le soubassement de la 15 et dont les lignes ne rappellent en rien la voiture d'origine.

La "15 six" voiture présidentielle

Entre 1946 et 1955, la 15 fut la voiture officielle du gouvernement Français et de l'Elysée. C'est en 1955 que la Présidence de la République se rend acquéreur de trois plates-formes de "15 six H". L'une d'elles fut confiée au carrossier Franay qui, sur les dessins de Philippe Charbonneau carrossa une limousine. Cette voiture eut l'honneur d'être exposée au Salon de 1955 et resta longtemps la voiture officielle du Président Coly, et ensuite du Général De Gaulle. Une autre voiture officielle fut carrossée par Chapron en version décapotable.

 

 

 

 

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